Après Malte en 2021 et le Luxembourg en 2023, c’est au tour des Allemands de passer le cap de la légalisation du cannabis à usage privé. Cette mesure n’est pas sans faire réfléchir : le maire de Strasbourg, ville frontalière, a annoncé qu’il était pour une expérimentation. Bien que la loi ait changé dans le pays voisin, l’Hexagone semble bien loin de voter pour la fin d’une telle interdiction.
La promesse de la coalition politique allemande a été tenue : depuis le 1er avril, consommer du cannabis n’est désormais plus interdit. Il est possible pour un particulier de plus de 18 ans, de faire pousser jusqu’à 3 plants dans sa propriété et d’avoir en sa possession jusqu’à 25 grammes dans un lieu public. Avec la mise en place de cette loi, l’Allemagne devient le troisième pays de l’Union Européenne à autoriser une consommation récréative, à l’opposé de la France, qui, d’après le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), est le pays à la réglementation la plus répressive d’Europe.
En effet, dans l’Hexagone, un fumeur peut être puni d’une amende forfaitaire de 200€. Cette dernière peut aller jusqu’à 3 750€ en cas de récidive et de casier judiciaire non vierge, et un an d’emprisonnement. Dans certains cas, la peine de prison peut monter jusqu’à cinq ans et l’amende peut atteindre les 75 000€. Malgré l’interdiction et la réglementation stricte, la consommation française de cannabis reste très élevée avec un million de consommateurs quotidiens. De plus, d’après un rapport du CESE, c’est près de 45% des 15-64 ans qui ont déjà essayé du cannabis, contre une moyenne de 27% dans l’Union Européenne.
De plus, il a été prouvé que certains actifs présents dans le cannabis peuvent avoir des effets bronchodilatateurs contre l’asthme et antispasmodiques contre la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques. Nombreux sont les malades à réclamer un accès à cette plante pour soulager leurs maux. Depuis 2013, l’utilisation thérapeutique est autorisée, avec le Sativex un traitement pour la sclérose en plaques mais, faute d’accord entre le fabricant et l’État, il n’est pas commercialisé.
Au Canada, où son usage récréatif est autorisé depuis 2018, la consommation est en baisse chez les jeunes et deux tiers des consommateurs s’en procurent légalement, contre un tiers auparavant. De ce fait, malgré la multiplication des opérations “place nette”, contre les dealers de drogue, la politique répressive française au sujet du cannabis ne semble pas réellement porter ses fruits, contrairement au Canada.