Après 40 ans d’existence, le Journal des Enfants s’éteint

Après 40 ans d’existence, le Journal des Enfants s’éteint

Fondé en Alsace en 1984, le Journal des Enfants a publié le 28 mars, son dernier numéro. La baisse des lecteurs ces dernières années n’a pas généré les recettes nécessaires au bon fonctionnement de l’hebdomadaire.

 

C’est un symbole pour toute une génération qui a pris fin, le mercredi 28 mars. “Toute l'équipe du journal des enfants vous dit au revoir - Continuez d'être curieux”, achève le Journal des Enfants (JDE) sur Twitter. Destinés aux 8-14 et vendu sur abonnement, il était distribué aux familles et dans les écoles. Attristés, beaucoup ont été marqués par le journal et ont envoyé des messages de remerciements. “Nous avons reçu plus de 200 témoignages de personnes, parents aujourd'hui, qui nous ont remerciés de leur avoir fait découvrir l'actualité”, a déclaré Caroline Gaerter, responsable éditoriale du JDE.

 

Le Crédit Mutuel, propriétaire du groupe Ebra, dont le JDE fait partie, a pourtant essayé de mettre en place des stratégies avec la mise en place de formats adaptés aux réseaux sociaux. Cela n’a cependant pas fonctionné, puisqu’en 2024, le JDE comptait 7 000 abonnements, contre 150 000 en 1993. L’équipe, composée de 8 personnes et de 3 journalistes, déplore surtout le fait d’être “rayé” totalement, puisque même la fermeture du site internet avait été annoncée ainsi que les réseaux sociaux du journal. “Ils ont tout effacé, même le site internet. Ça, c'est le plus difficile, être rayé. C'est notre principal regret”, explique la journaliste.

 

La fin du journal intervient dans un contexte où l’accès à l’information vérifiée pour les jeunes est devenu un véritable enjeu, notamment à cause des nombreuses fake news qui circulent sur les réseaux sociaux et le fait que beaucoup prennent de moins en moins la peine de vérifier les sources et la véracité des propos trouvables en ligne. “On est tristes, déçus et en colère pour la simple et bonne raison que c'est une mauvaise idée de fermer ce journal. Je pense qu'Ebra le regrettera assez vite. Nous étions le seul journal jeunesse imprimé sur rotative en France, un vrai tabloïd de seize pages traitant de l'actualité quotidienne”, regrette Caroline Gaerter.

 

Toutefois, personne n’est à blâmer selon elle. “Le JDE souffrait d'un réel problème de commercialisation depuis des années. On était lié au journal l'Alsace alors que le JDE aurait mérité d'avoir une équipe commerciale dédiée et non pas en PQR (presse quotidienne régionale). Ce défi n'a pas été relevé, c'est le résultat de mauvaises stratégies… C’est très dommage. On se sent coupables d'abandonner nos lecteurs, mais c'est comme ça, pas le choix.” 

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