Après des discussions compliquées, le Pass Rail sera expérimenté cet été

Après des discussions compliquées, le Pass Rail sera expérimenté cet été

Prévu pour le mois de juillet et d’août et valable sur les TER et les Intercités, dans toutes les régions sauf l’Île-de-France, le Pass Rail sera mis en vente dès le mois de juin pour les moins de 27 ans, au prix de 49€. Son expérimentation n’était pas certaine en raison d’un désaccord entre certaines régions et l’État.
 

Promis en septembre 2023 par Emmanuel Macron lors d’une interview réalisée par HugoDécrypte, le président de la République s’est félicité de la mise en place de ce pass sur le réseau social X. “Que les moins de 27 ans puissent voyager en train de manière illimitée en France : devant Hugo, j'avais dit banco ! Le Pass rail à 49 euros par mois devient réalité dès cet été”.

 

 

En juillet-août ce n’est pas moins de 700 000 jeunes qui pourront en profiter. Toutefois, sa mise en vigueur, même expérimental, n’était pas gagnée. 

 

Le 3 avril, Patrice Vergriete, le ministre délégué aux Transports a annoncé qu’un accord avait été trouvé avec les trois régions réfractaires (Normandie, Hauts-de-France, et Auvergne-Rhône-Alpes). La première version du projet prévoyait une répartition des coûts égalitaire entre les régions et l’État, ce qui ne convenait pas à la Normandie, la seule à être en charge financièrement, depuis 2020, de 100% de ses Intercités. Hervé Morin, son président a finalement donné son accord sous réserve que le gouvernement prenne en compte ce fait. Somme toute, les régions ne seront en charge que de 20% des coûts après négociations.

 

L’exclusion de l’Île-de-France est d’ailleurs pointée du doigt par l’Auvergne-Rhône-Alpes. “Il est impensable que ce dispositif soit mis en place sans l'Ile-de-France. La Région Auvergne-Rhône-Alpes donne son accord pour expérimenter [cette année] mais son renouvellement, dans un an, sera conditionné à la présence de l'ensemble des régions, sans exception”, a affirmé Frédéric Aguilera, le vice-président régional chargé des transports. Hervé Morin, également président du conseil régional, dénonce une “injustice” arguant : “Quand un jeune Normand va aller à Paris au mois d'août avec son Pass rail, une fois en Île-de-France, il va payer une fortune ses déplacements dans les transports en commun”. Point de discorde principal dans la mise en place du projet, l'exception de l’Île-de-France tiendrait de raisons techniques et non politiques, dues à la densité du réseau et du système de Navigo, qui ne différencie pas métro et trains. “L’Île-de-France n’a pas de TER, mais des RER et des Transiliens. Ce sont des transports utilisés pour faire des trajets quotidiens, pas pour faire de longues distances ou partir en week-end”, explique le conseiller régional Pierre-Jean Baty.

 

L’instauration du Pass rail en France s’est fondée sur le modèle de nos voisins allemands, qui en mai 2023, avait mis en place le “Deutschlandticket” pour le même prix, sans limite d’âge ou de Länder (l’équivalent des régions). Patrice Vergriete a également expliqué vouloir aller “plus loin sur le long terme” et un pass franco-allemand est en réflexion pour voyager dans les deux pays pour le même prix. Ce n’est pas la première fois qu’un Pass Rail est expérimenté : en 2020 et 2021, un ticket similaire pour les moins de 27 ans et à 29€ avait été mis en place et permettait aux jeunes d’emprunter n’importe quel TER dans l’Hexagone, sauf en Île-de-France.

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