Des “Illuminatis” aux “Reptiliens”, pourquoi les théories du complot ont-elles autant de succès ?

Des “Illuminatis” aux “Reptiliens”, pourquoi les théories du complot ont-elles autant de succès ?

Depuis l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux, les théories complotistes n’ont jamais autant eu la cote : 79% des français adhéreraient à au moins une hypothèse de ce genre. Parmi eux, les jeunes sembleraient être plus à même de croire à l’une d’elle.

 

L’homme n’aurait jamais posé le pied sur la lune, le COVID-19 aurait été créé à partir du virus du Sida, Michael Jackson ne serait pas mort et les Illuminatis contrôleraient le monde. Pour beaucoup, ces affirmations sont irréelles et irraisonnables. Pourtant, nombreux sont ceux qui croient à l’une d’elles. Bien que l’on pourrait penser que les personnes dites “complotistes” proviennent du même milieu social, ce n’est pas le cas. Chacun, peu importe l’âge, le niveau d’études, de culture ou de richesse, peut un jour potentiellement être amené à croire à une théorie du complot.

 

Les sociologues et psychologues en sociologie s’accordent sur un point : les hypothèses complotistes se développent pendant les situations de crise. Déjà pendant la Révolution française, certains, non prêts à ce changement, accusaient les Francs-Maçons d’avoir tout planifié. Adhérer à une théorie du complot est une recherche de reprise de contrôle sur quelque chose qui ne peut en avoir, à un moment où la personne se sent vulnérable. En plus de créer aussi un lien avec les autres une fois que l’on y croit, elle permet aussi de donner un sens plus simple au monde. Il s’agit de la simplification de l’explication poussée à l’extrême, de manière manichéenne : il n’y a que deux camps, les bons et les mauvais, les menteurs et ceux ont su percer leurs mensonges.

 

Le but réel derrière ce genre d’hypothèse n’est pas de faire croire à tout prix à l’une d’elle : elles servent seulement à insuffler le doute. Les théories du complot jouent sur plusieurs biais cognitifs : celui de l’intentionnalité et celui de la causalité entre deux acteurs. Le premier étant le fait d’avoir tendance à penser que derrière chaque événement il y a une intention derrière et le second de penser que certains de ces événements sont reliés entre eux dans un but précis. Il s’agit du très célèbre “Comme par hasard”. La plupart de ces théories reposent donc de nombreux arguments, reliés les uns aux autres et qui peuvent parfois même se contredire : un “mille feuille argumentatif”, selon le sociologue Gerald Bronner.

 

À la différence d’autrefois où elles étaient beaucoup moins relayées, l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux a totalement changé la donne. Les tonnes d’informations trouvables rendent la tâche plus compliquée pour démêler le vrai du faux. Vérifier la véracité d’un propos, du site et d’une photo n’est pas le premier réflexe pour beaucoup de monde, ce qui amène donc de nombreuses personnes à parfois croire, malgré elle, à ce genre de théories.

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