Une pause journalière des opérations militaires dans une zone de sud de Gaza a été annoncée par l’armée israélienne, après négociations avec l’ONU. Cette déclaration fait place à l’espoir d’une accalmie, pas encore concrétisée.
Les forces militaires israéliennes ont annoncé ce dimanche 16 juin qu’il y aurait « une pause tactique » quotidienne dans la bande de Gaza afin « d’accroître le volume d’aide humanitaire » sur les terres palestiniennes. La décision a été prise après de nombreuses discussions et de demandes de la part de l’ONU et d’autres organisations internationales.
Cette pause sera en vigueur tous les jours de 8h à 19h (de 7h à 18h, heure française) et ce, « jusqu'à nouvel ordre ». Elle débutera au point d'entrée israélien de Kerem Shalom, longera la route Salah el-Dine et se dirigera vers le nord, selon un communiqué de Tsahal. Cette pause, limitée dans le temps et dans l’espace - puisqu’elle concerne uniquement une étroite bande d’une dizaine de kilomètres de long - ne prévoit « pas de changement » dans la politique de l’armée israélienne et les « combats à Rafah continuent comme prévu », a indiqué Tsahal.
Cet arrêt temporaire vise à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, où la population est menacée continuellement à cause de la guerre. L’ONU « salue » l’annonce, mais la juge insuffisante face à la situation humanitaire catastrophique sur place. Jens Laerke, le porte-parole de l’agence onusienne pour les situations d’urgence (Ocha), a demandé à ce que cela « conduise à d’autres mesures concrètes ».
Un calme relatif
Pour rappel, la situation à Gaza est gravissime. L'Organisation mondiale de la santé rapporte que plus de 8 000 enfants de moins de 5 ans ont été traités pour malnutrition aiguë. Ce samedi, le ministère de la Santé de Gaza a annoncé un nouveau bilan, faisant état de plus de 37 000 morts depuis début octobre. La famine menace l’enclave palestinienne, où 75 % des quelque 2,4 millions d’habitants ont été déplacés par la guerre.
D'après les données de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, les derniers camions d'aide ont pénétré dans la bande de Gaza le 12 juin. Depuis le début de la « pause tactique », aucune nouvelle livraison n'a été signalée.
L'armée israélienne attribue cette situation aux ONG. Selon leur porte-parole, Daniel Hagari, 1 200 camions chargés de nourriture, d'eau, de couches et de médicaments attendent au checkpoint de Kerem Shalom, mais les organisations internationales n'ont pas encore permis leur entrée dans l'enclave.
Si cette nouvelle peut donner un élan d’espoir pour le peuple palestinien mis à mal, aucun cessez-le-feu n’est prévu pour le moment.
Noémie Yerly