JO 2024 : Les transports seront-ils accessibles pour les individus en situation de handicap ?

JO 2024 : Les transports seront-ils accessibles pour les individus en situation de handicap ?

A quelques mois des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 de Paris, c’est environ 350 000 personnes handicapées, dont 4 à 5 000 en fauteuil roulant qui sont attendues dans la capitale. Alors que le gouvernement a poussé l’accélérateur pour finir les travaux à temps, se déplacer en Île-de-France reste, malgré les efforts fournis, encore compliqué.

 

Les usagers du métro le savent : ce dernier n’est déjà pas pratique quand on a un enfant dans une poussette ou une valise. Alors pour ceux en fauteuil roulant, cela relève d’une mission quasiment impossible. À l’heure actuelle, seulement 9% des stations sont accessibles pour ces personnes, soit 27 stations sur les 309 existantes. Seules celles de la ligne 14 le sont entièrement. En 2024, l’objectif du gouvernement était d’en avoir 45. De plus, nombreuses sont celles à ne pas être équipées d’un signal sonore et visuel. Ce qui est peu suffisant pour les Jeux Olympiques et démontre que la France est une très mauvaise élève en terme d’accessibilité. L’ONU lui a d’ailleurs fait un rappel en 2021 pour non-respect de la Convention internationale des droits des personnes handicapées et elle est aussi dans le viseur du Conseil de l’Europe depuis avril dernier.

 

Lors du Sommet du Grand Paris, la présidente de la région Île-de-France assurait que 100% des bus et des tramways étaient accessibles pour les personnes à mobilité réduite et que de grands efforts étaient faits depuis 2015. Elle rappelait tout de même, que le métro ne serait probablement jamais accessible pour ces individus. Cependant, même si les bus sont accessibles, il n’y a que deux places par véhicule et certains arrêts n’ont pas d’annonces sonores. Ces derniers risquent donc d’être vite saturés.

 

Une solution alternative a été proposée par le gouvernement pour permettre aux personnes en situation de handicap de se rendre sur les sites où se dérouleront les épreuves. Environ 150 navettes seront à leur disposition. Elles circuleront sur des voies spécifiques et partiront depuis les gares de la capitale et depuis la station Rosa Parks. Il faudra toutefois veiller à réserver son trajet plus de 48h avant puisqu’après les réservations ne seront plus possibles. De plus, le ministre des transports, Clément Beaune, avait affirmé que 1000 taxis adaptés seraient en circulation pour les Jeux. Actuellement ils ne sont qu’entre 200 et 250 à circuler dans Paris. Veebya, l’application de chauffeurs spécialisés dans le transport des PMR, veut elle aussi être au rendez-vous. La plateforme permet aux personnes handicapées de bénéficier d’un accompagnement avant et après le trajet. La fondatrice de la plateforme, Rajae El Harrak, espère que les JO pourront permettre une meilleure accessibilité sur le long terme. “Il faut sensibiliser et éduquer au maximum pour que l'accessibilité devienne une norme, tout simplement”, déclare-t-elle.

 

Bien que l’Etat ait de grandes chances de ne pas être prêt à temps pour le début des Jeux, la mise en lumière grâce à ces derniers au sujet de l’accessibilité a permis une prise de conscience. D’ici 2025 c’est 1,5 milliard d’euros qui vont être investis par Île-de-France Mobilités pour rendre les gares, de plus de 5 000 voyageurs par jour, plus accessibles. D’ici 2030, le métro parisien a pour objectif d’avoir 113 stations sur les 395 de cette année-là, auxquelles pourront accéder les personnes en fauteuil roulant, soit 29% du réseau.

 

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