L’envers des friperies : une mode pas si écologique

L’envers des friperies : une mode pas si écologique

Depuis 2019, les friperies sont en plein essor. Prisées par la génération Z, elles proposent un mode de vie plus écoresponsable en achetant des vêtements de seconde main. Avec des achats qui s’effectuent au kilo et des vêtements parfois presque intacts, les friperies participent-elles à la surconsommation ?

Les friperies de plus en plus à la mode 

Aujourd’hui, les vêtements de seconde main représentent un marché de 7 milliards d’euros. Selon une étude de l’Observatoire Natixis Payments, en 2021,  le marché a connu un bond de 140%. En France, 29% des consommateurs entre 25 ans et 37 ans achètent des vêtements d’occasion. Mais pourquoi un tel succès ? Face au changement climatique, les consommateurs expliquent vouloir réduire leur impact environnemental.

Les achats de seconde main permettent également de faire des économies. Souvent proposés en très bon état, les vêtements sont beaucoup plus abordables qu'en magasin classique. Pour séduire, les friperies proposent souvent d'effectuer les achats au kilo, en moyenne le kilo de vêtements coûte 20€. Cette incitation à acheter est aujourd’hui polémique, longtemps plébiscitées les friperies semblent désormais marcher dans les pas de la fast fashion.

Ecologie ou greenwashing ?

Qui a besoin d’autant de kilos de vêtements ? Personne en réalité, c’est contradictoire pour les fripes”, commence Valentine, gérante d’une boutique de déstockage à Lille. Ces dernières années, les friperies sont accusées de Greenwashing, une pratique qui consiste à mentir aux consommateurs en faisant croire qu’un produit est écoresponsable alors qu’il n’en est rien. En octobre 2023, le magazine Que Choisir a révélé que beaucoup de boutiques utilisent l'économie circulaire pour cacher des pratiques douteuses. 

Pour donner une seconde vie aux habits certaines friperies se fournissent dans des pays en voie de développement par exemple. Mais une ONG a réalisé qu’en réalité ces vêtements finissaient tout simplement comme les autres déchets, c'est -à -dire détruits ou jetés en décharge. Pourtant les habits donnés sont en très bon état et peuvent être réutilisés. Malgré cette polémique, la seconde main devrait continuer de s’imposer un peu plus dans l’industrie textile. En 2028, elle va même prendre le pas sur la fast fashion en représentant 13% des achats de vêtements. 

Par Juliette Paul 

Retour au blog