La tendance no kids : les espaces sans enfants se multiplient

La tendance no kids : les espaces sans enfants se multiplient

Hôtels, restaurants, trains, avions, mariages et même campings, de plus en plus nombreux sont les lieux, un peu partout dans le monde, qui proposent leurs services qu’aux adultes, sans accepter les plus jeunes. Les opinions divergent toutefois à ce sujet.

 

Le phénomène prend de plus en plus d’ampleur. En Corée du Sud, ce n’est pas moins de 542 espaces de ce type qui ont été recensés, avec même une carte interactive pour les trouver. L’année dernière, en 2023, c’est une compagnie néerlandaise, Corendon Airlines, qui a sauté le pas. Pour 45 euros de plus, il est possible de payer un siège et la tranquillité dans un compartiment séparé. En Asie, elles étaient déjà plusieurs à proposer cette option : Air Asia X depuis 2013, Scoot Airlines ou bien Malaysia Airlines. En Belgique, c’est un restaurant sur dix qui n’accepte plus les enfants. Les établissements hôteliers se mettent aussi à la page. Ils étaient 682 en 2016 selon le site allemand Urlaub ohne Kinder et 1544 en 2023. En France, ils ne sont que 8. Pour les campings, dans l’Hexagone, ils sont environ une vingtaine à avoir mis en place ce dispositif.

 

Cette tendance s’inscrit à l’heure où la natalité baisse dans les pays développés et où beaucoup de jeunes ne veulent plus avoir de progéniture. Une aversion et une intolérance qui profitent à certains, qui font généralement payer “le sans” un peu plus cher, comme la compagnie aérienne néerlandaise. L’argument principal, pour ceux qui dénoncent cette exclusion des parents avec leurs enfants, est que cela s’apparente à de la discrimination. “Si un jour, parce que j’ai des enfants, qui sont silencieux, et que je suis obligé d'être dans un wagon avec d'autres enfants qui peuvent faire du bruit, je vais être automatiquement discriminé”, s’inquiète un auditeur de RMC.

 

L’apparition de plus en plus d’endroits “no kids” soulève une question plus importante : l’éducation. Selon un sondage BVA, c’est trois quarts des français qui considèrent que les enfants sont moins bien élevés qu’à leur époque et qu’il y a un certain laisser aller à ce niveau. Beaucoup critique l’éducation dite positive, qui amènerait à des enfants turbulents dans les transports et ailleurs. Une aubaine donc pour le tourisme qui ne s’est pas privé de proposer une offre qui a tout de suite plu.

 

La tendance reste toutefois moins élevée dans l’Hexagone, puisqu’il n’est pas possible de prendre le train ou l’avion sans qu’il n’y ait d’enfants en France. Pour la restauration, refuser des clients dans son établissement, sauf motif légitime, est interdit et passible de trois ans de prison et 45 000 d’amende. Les parents peuvent donc se rassurer : il n’y a pour le moment pas de quoi s’inquiéter.

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