Le regret maternel : un tabou qui pèsent sur certaines femmes

Le regret maternel : un tabou qui pèsent sur certaines femmes

Idéalisée sur les réseaux sociaux, la maternité est souvent dépeinte comme un moment unique et rempli de bonheur. Avoir un enfant est perçu par la société comme un cadeau de la vie, un don de la nature. Pourtant, certaines mères ne se reconnaissent pas dans cette vision de la félicité et en viennent à regretter d’avoir enfanter.

 

Pour un grand nombre de personnes, le but de toutes les femmes serait de pouvoir procréer. Poussées par la pression sociale ou bien en pensant être capable de s’occuper d’un enfant, certaines se lancent dans la grande aventure de la parentalité, parfois avec regret. Pour la plupart, elles n’en parleront jamais et ne se confieront jamais à ce sujet. D’autres osent franchir le pas, comme Astrid Hurault de Ligny, auteure du livre Le regret maternel, paru aux éditions Larousse. Cette dernière tient aussi un compte Instagram, suivi par plus de 25 000 internautes. Elle encourage les jeunes mères à en parler à des personnes de confiance et, à l’enfant, quand il sera en âge, en dissociant le rôle de mère et l’amour porté à leur progéniture.

 

Sur le réseau social, elle publie des témoignages d’autres mamans, qui malgré l’amour qu’elles portent pour leur petit, n’en referont pas. Ce n‘est pas parce qu’elles n’en désiraient pas ou qu’elles ne l’aiment pas. C’est ce rôle de mère qui les enferme et qui les prive de leur ancienne liberté, de leur vie d’avant et dont il est impossible de se défaire. Devenir parent a fait remonter pour certaines des douleurs, des traumatismes d’enfance. Ajoutez à cela la charge mentale, les sacrifices qu’il faut faire pour un enfant, le manque de soutien, de confiance et l’anxiété. Et l’ultime question que beaucoup se posent : suis-je une bonne mère ? Sans avoir de réelles réponses puisqu’il n’existe pas vraiment de définition.

 

Depuis quelques années, la parole se libère grâce aux réseaux sociaux et beaucoup en parlent à l’aide des hashtags #MonPostPartum ou bien #RegretMaternel. Nombreuses sont les femmes à témoigner et à expliquer ne pas avoir eu ce “coup de foudre” la première fois qu’elles ont vu leur enfant ou encore comment elles ont appris à vivre avec ce sentiment, comment elles cohabitent avec, puisqu’un regret, contrairement à une dépression, n’est pas soignable. Bien que ce ressenti touche beaucoup plus les mères, les pères peuvent en être aussi victime, mais le manque de recherches à ce sujet ne permet pas d’avoir des chiffres côté féminin ou masculin. La première étude a été menée par Orna Donath, une docteure israélienne en sociologie, en 2015. Une autre a été menée plus récemment en 2021 en Pologne où 13% des moins de 40 ans regrettaient d’avoir eu un bébé. Un chiffre qu’il faut cependant nuancer car l’IVG est presque totalement interdite là-bas. Pour l’Hexagone, aucune enquête n’a encore été menée à ce jour.

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