Les salon de coiffure non genrés, une pratique plus égalitaire et inclusive

Les salon de coiffure non genrés, une pratique plus égalitaire et inclusive

De plus en plus critiquée, la différence de prix chez les coiffeurs entre les hommes et les femmes pour la même prestation pousse certains salons à revoir leurs tarifs et à opter pour des formules en fonction de la longueur du cheveux plutôt que du genre.

À Nantes, à Besançon et ailleurs, des salons de coiffure changent leur tarification genrée pour plus d’inclusivité. Cette manière de fixer les prix à la coupe femme et à la coupe homme “a toujours existé et n’a jamais choqué personne”, déplore Christophe Doré, président l’Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC) pour Ouest France. Certains collectifs tel que “Coiffure en lutte”, dénoncent cette discrimination et ce manque d’égalité. “Aujourd’hui, un homme aux cheveux longs va payer moins cher sa coupe qu’une femme aux cheveux longs. Et inversement, une femme aux cheveux courts va payer plus cher qu’un homme aux cheveux courts”, explique une adhérente également pour Ouest France.

L’association Consommation, Logement et Cadre de Vie (CLCV) a, en 2018, réalisé une étude à ce sujet. Sur les 902 salons de coiffure de l’enquête, pour une même prestation et la même longueur de cheveux, le forfait “shampoing, coupe, séchage/coiffage” coûtait en moyenne 20,46€ pour un homme et 30,07€ pour une femme. Un supplément de 46% pour la gente féminine qui ne semble fondé sur aucune raison précise.

De plus, cette inégalité, considérée pour beaucoup comme une “taxe rose” est dans la loi. Selon un arrêté datant du 27 mars 1987, “les exploitants de salons de coiffure sont tenus d'afficher en vitrine, de manière visible et lisible de l'extérieur de l'établissement, un tarif comportant au moins dix prix T.T.C. des prestations les plus courantes, [...] dont dix pour hommes et dix pour dames, s'il s'agit de salons mixtes”. Pour l’UNEC, cet arrêté devrait être modifié : trop vieux, il ne prend pas en compte les autres genres possibles et existants de nos jours. Ainsi, pour les personnes non-binaires (qui ne sentent ni homme ni femme ou bien les deux), devoir choisir entre une coupe homme ou une coupe femme peut s’avérer angoissant et provoquer un mal-être.

Les non-binaires ne sont d’ailleurs pas les seuls concernés par une inégalité de traitement. Les personnes aux cheveux crépus, bouclés ou frisés ont souvent du mal à trouver des coiffeurs capables de s’occuper de leurs chevelures. Le ministère de l’éducation et la fédération de la coiffure a, depuis cette année, mis en place un diplôme pour ce type de cheveux, un progrès donc pour plus d’égalité et d’inclusivité dans les salons de coiffure, bien qu’il reste encore du chemin à parcourir également du côté de la tarification genrée.

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