Meurtres, disparitions, séquestrations, voilà tant de faits réels que le True Crime (histoires criminelles réelles) propose à son audience de découvrir. Depuis bientôt une dizaine d'années, le genre fait fureur et rassemble des milliers de fans. D’où vient cette passion pour l’horreur et le crime ? Décryptage.
Un genre populaire depuis Jack l’éventreur
Dahmer, Casting JonBenet, The disappearance of Maddie McCann, Gregory…rien que le catalogue de la plateforme Netflix témoigne du succès du True Crime. Depuis déjà quelques années ce genre venu tout droit des Etats-Unis se développe en Europe. Les chaînes Youtube qui traitent de disparitions, de tueurs et de meurtres comptent des centaines de milliers d’abonnés voire des millions.
D’où vient le True Crime ? On doit ce genre à l’auteur américain Truman Capote. En 1965, pour écrire son livre “In cold blood” sur le meurtre d’une riche famille de fermiers, il interviewe les deux meurtriers : une première dans l’histoire. Un autre événement avait déjà popularisé le genre. Remontons en 1888, à Whitechapel, quartier pauvre de l’East End londonien, cinq prostituées sont mutilées et assassinées violemment. La presse s'empare de l’histoire et les lecteurs du monde entier sont captivés par ces crimes attribués à Jack l’éventreur et dont les journaux n’épargnent pas les détails.
Un sentiment de contrôle
Mais comment expliquer cette fascination pour le mal ? En fait, le True Crime donne avant tout un sentiment de contrôle à ses auditeurs. Ses histoires criminelles permettent de se projeter dans une situation horrible et d’imaginer ce qu’on ferait pour survivre. En lisant, en écoutant et en regardant ce contenu, on a ainsi l’impression de savoir comment on réagira.
Le True Crime permet également d’extérioriser sa propre violence. Selon certains psychiatres, avec le True Crime les auditeurs peuvent contrôler leurs pulsions négatives sans nuire à la société. Ces histoires sordides permettent ainsi d'assouvir la violence qui sommeille en chacun.
Un public féminin
Une étude menée en 2018 par Kelli Boling et Kevin Hull montre que les auditeurs de podcasts True Crime sont à 73 % des femmes. On pourrait croire que ces histoires hyper violentes où les victimes sont souvent féminines les font fuir mais il n’en est rien. Ce sont bien les femmes qui s’intéressent principalement à ces crimes dont elles sont d’ailleurs rarement les auteurs.