Al-Nassr, Al-Ittihad : Le compte de fée Saoudien

Al-Nassr, Al-Ittihad : Le compte de fée Saoudien

Le championnat saoudien recrute des légendes du football avec comme projet principal, révolutionner la planète du ballon rond. Les milliards importés pour faire du pays saoudien la place forte du football au Moyen-Orient ont également un autre but, celui de la géopolitique.

Il était une fois un vendredi 30 décembre 2022, dans cette soirée, une nouvelle inimaginable bouleverse le royaume du football. Cristiano Ronaldo, l’une de ses plus grandes légendes, connue dans toutes les contrées, dépose sa besace dans un pays mystérieux, l’Arabie Saoudite. Il rejoint alors les chevaliers du palais d'Al-Nassr et nous ouvre les portes sur un eldorado ou les milliards et le luxe dominent. On peut désormais fermer le compte, et non conte, de fée, parce qu’ici la réalité est toute autre, les fées ne vous jettent pas des poussières magiques ou gèrent un groupe d’enfant, en Arabie Saoudite elles s’occupent des comptes en banque.

L’arrivée de Ronaldo a propulsé le championnat saoudien dans une tout autre dimension, elle permet de se projeter dans un futur où les joueurs de foot rejoignent un pays comme l’Arabie Saoudite, attractif grâce à ses salaires exorbitants, voire irréels. La star portugaise du haut de ses 39 ans est le joueur le mieux payé au monde avec un salaire de 200 millions d’euros sur un contrat courant jusqu’en 2025, pour vous donner un peu de chiffres fous, en une heure Ronaldo gagne 23 150 euros, en un jour 555 555 euros et en un mois 16,67 millions d’euros. Des sommes pharaoniques pour attirer encore plus de stars du foot, tel que l’avant dernier ballon d’or et ancien coéquipier de CR7 au Réal, Karim Benzema, qui lui a signé à Al Ittihad.

Ramener les stars à coup de baguette magique

Si vous êtes toujours là, je veux bien vous donner la formule magique des Saoudiens, alors répétez après moi, Bibidi bobidi hop *laissez tomber une liasse de billets* et un petit coup de baguette magique, si vous n’en avez pas juste une paille ou un bâton (pas trop lourd si possible) ou vous pouvez demander à la famille de Pogba, ils en ont sûrement en stock. C’est comme ça que vous aurez un tout nouveau joueur pour votre équipe, ne me remerciez pas. La venue de Ronaldo n’était qu’un avant-goût de ce qu’il allait se passer dans la Saudi Pro League, le portugais avait alors déclaré lors de l’annonce de la venue de Karim Benzema : “Je savais que Karim Benzema viendrait en Arabie Saoudite et c'est pourquoi j'ai dit que la ligue saoudienne serait parmi les 5 meilleures du monde. Et à l'avenir plus de joueurs viendront. Plus tard, j'aimerais posséder un club, je ne l'exclus pas”. Le ballon d’or 2022 rejoint le dernier vainqueur du championnat saoudien, Al-Ittihad pour 3 ans avec un contrat pharaonique lui aussi, il touche pratiquement la même somme que son ancien coéquipier portugais. Une véritable star d’autant plus que l’image de Benzema colle avec celle de l’Arabie Saoudite, étant un joueur musulman, son arrivée a réunis 62 000 fans au King Abdallah Stadium d’Al-Ittihad. Après la venue de Benzema, la Saudi Pro League ne s’est pas arrêtée en si bon chemin, puisque d’autre stars l’ont rejoint, et pas des moindres, comme Neymar, Sadio Mané (qui a rejoint Ronaldo à Al-Nassr), Mahrez, Fabinho, Roberto Firmino ou encore N’Golo Kanté, qui a officialisé avec le club de Benzema. Ronaldo est donc la recrue phare du projet qui aura ouvert la voie aux arrivées de toutes ces autres stars séduites par le projet et les contrats astronomiques. Mais l’objectif d'être parmi les 5 plus grands championnats du monde a aussi une autre portée, celle géopolitique.

Redorer son blason auprès du royaume

Oyez ! Oyez ! Le roi de la Confédération asiatique de football, Salmane ben Ibrahim al-Khalifa a une déclaration : “L’Arabie Saoudite arrive en force et nous sommes en train de nous coordonner avec les autres confédérations et la FIFA pour accueillir la Coupe du monde en 2030 ou en 2034, en accord avec tout le monde, pour que, une fois le dossier déposé, nous soyons confiants à 90% au moins”.  Pourtant, les 3 sélectionnés pour accueillir la compétition en 2030 sont l'Espagne, le Maroc et le Portugal, manque de bol pour les Saoudiens ? En fait, pas tellement, en 2034, l'Arabie Saoudite est en principale concurrence avec... personne, les chances sont donc grandes à l'idée de voir le pays organiser une Coupe du monde. Accueillir un tel événement sportif permet à l’Arabie Saoudite de concurrencer son voisin qatari, mais aussi s’acheter une toute nouvelle image aux yeux du monde. La guerre menée au Yémen depuis mars 2015 ou encore l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien d’Istanbul en 2018 ont impacté négativement le pays. De se tourner économiquement vers le sport permettrait à l’Arabie Saoudite de sortir de sa dépendance au pétrole, étant le premier exportateur au monde. S’investir dans ce domaine pourra également effacer toutes les accusations de violations des droits humains proférées à leur encontre et ramener une puissance culturelle au pays.. Il pourra influencer et avoir une bonne image à l’internationale grâce à ses projets et investissements sportifs. “Le sport joue un rôle essentiel dans la transformation de notre pays, et le football est en fer de lance” assume Yasser Al Misehal, président de la fédération saoudienne de football. L’ambition derrière ce sport power est alors multiple, l’Arabie Saoudite projette de se faire une place dans le monde du ballon rond en mettant la Saudi Pro League dans le top 5 des championnats mondiaux, elle veut organiser une Coupe du Monde et devenir attractif pour préparer l’après-pétrole, mais aussi redorer son blason à l’international en se coupant de cette image de pays qui viol les droits de l’Homme. Reste à voir si ce compte de fée sera concrétisé ou non. Fin.

Ismael El Jamal

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