OM-OL : Retour sur une fête gâchée et un sous-régime d’intelligence

OM-OL : Retour sur une fête gâchée et un sous-régime d’intelligence

Les incidents survenus lors de la rencontre finalement annulée du 29 octobre entre l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais au Stade Vélodrome ont fait office de choc dans le monde du football. Une interrogation revient après cette fin de saison de ligue 1, cet événement ou bêtise aurait-il pu être appréhendé ?

“La bêtise est nettement supérieure à l'intelligence, car toute l'intelligence du monde ne permettra jamais de comprendre la bêtise universelle...”. Philippe Geluck dans sa citation décrit parfaitement la société dans laquelle nous vivons actuellement. Le 29 octobre, soir de football, de spectacle, la bêtise de quelques individus l’a emporté contre l’intelligence et la passion de milliers de supporters présents pour assister à une rencontre tant attendue. Le sport, pourtant, devait et devrait faire office de titan impassible, debout et ne rompant jamais, devant un monde tant attaqué par les violences et les images barbares, sanguinolentes en transmettant des messages de paix, communion et respect. On ne demande évidemment pas que Lacazette et Balerdi se lancent dans un slow enflammé ou que les deux équipes se serrent la main à chaque but pour se féliciter.

Chaque fan de football languit des rencontres électriques avec de l’adversité qui se sent à plein nez. Cependant, attaquer physiquement les acteurs de ce sport, caillasser leur bus et les mettre en danger, à sang, c’est inacceptable, ce n’est pas de l’adversité, de la compétition, c’est de la violence et de la bêtise pure et dure. Le parcours du bus lyonnais ou de n’importe quel autre bus ne devrait jamais se retrouver dans de telles conditions, au point de vivre ce voyage à l'extérieur tel un Cheval de Troie finalement repéré par les Troyens. Dans cet épisode honteux et regrettable, est-ce que le droit aurait pu appréhender ce qu’il aurait pu se passer, appréhender une bêtise humaine qui ne cesse de surprendre le monde de jour en jour ?

Le droit d'appréhender la bêtise

L’Olympique Lyonnais aurait-il dû laisser son bus bien au chaud au garage et se rendre à Marseille dans un véhicule qui ne laisse pas transparaître de ses passagers ? Forcément, c’est une question qui se pose, dans un contexte encore plus tendu avec le retour des supporters lyonnais présents dans le parcage visiteur au stade Vélodrome. Un retour de supporters lui aussi problématique vu le comportement de ces derniers. Entre racisme, croix gammées et insultes, ce retour est lui aussi un échec cuisant. Encore une fois, peut-on vérifier le profil des supporters en parcage et deviner si dans leur sphère privée, ils vouent une adoration pour des régimes meurtriers ou véhiculent des messages de haine et séparatisme. Mauvais parcours, arrêt aux feux rouges, travaux responsables, manque de sécurité, les raisons sont multiples pour donner des explications à ce fiasco. Le droit aurait pu mieux appréhender ces événements en facilitant au mieux la venue du bus lyonnais et rajouter la sécurité nécessaire, mais est-ce réellement une réponse satisfaisante ? Le droit peut-il appréhender cette bêtise ?

La réponse est non, la débilité n’est pas prévisible et ne peut être stoppée dans cette circonstance. Le problème reste et restera le comportement de quelques personnes, décidées à gâcher une fête, quelle que soit la sécurité ou le parcours de ce bus. Il ne faut plus se cacher derrière le droit et ses potentiels manquements, il est nécessaire d’affronter la réalité en face, cet événement concerne toute la société, non pas le foot uniquement. La violence est de plus en plus omniprésente dans n’importe quelle situation ou activité, c’est un fait qui touche et touchera encore toute n’importe quel sport ou institution. Un poison contaminant et consumant à petit feu tout ce qu’elle touche. Désormais, la peur des matchs annulés, la peur des débordements, la peur des violences prennent un terrain considérable sur la joie et la naïveté plaisante que nous apportent ces moments de football. Une crainte qu’une nouvelle fois, des personnes en manque de neurones gâchent une fête. Une tension qui ne devrait jamais avoir sa place un soir de football, mais qui au final commence à prendre le trône.

Ismaël EL JAMAL

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