Sport et littérature : Deux arts intrinsèquement liés

Sport et littérature : Deux arts intrinsèquement liés

Ce sont dans les vestiges de la Grèce antique que le sport et la littérature ont façonnés le monde que nous connaissons. Confectionnant les dimensions vitales indispensables au fondement des sociétés actuelles. Aujourd’hui encore, ces deux arts entretiennent ce lien sacré pour rythmer nos vies.

“Après la musique et la poésie, c’est par la gymnastique qu’il faut former les jeunes gens. Il faut donc que dès l’enfance, et tout au cours de leur vie, ils soient formés rigoureusement dans cet art” (Platon 403c). Que ce soit à Olympie, Delphes ou Corinthe, le sport régnait en roi pendant plusieurs siècles sur la Grèce antique. Une telle importance qui permettait à ces activités, ces Jeux sportifs, d’avoir une dimension spirituelle, culturelle, politique et éthique. Une place phare représentée dans les œuvres des plus grands auteurs de cette époque, Homère, Platon ou encore Aristote. Le sport comme la littérature sont élevés au rang d’art, des arts liés par des valeurs vertueuses et morales. Ils sont indispensables pour le développement d’une personne au cours de sa vie, pourtant pratiquer du sport sans littérature ou de la littérature sans sport, perdrait de toute son utilité pour Platon : “ Ceux qui s’adonnent exclusivement à la gymnastique parviennent à une disposition d’une excessive brutalité, alors que ceux qui se consacrent uniquement à la musique et à la poésie deviennent plus mous que ce qui est bon pour eux.”. On souhaite un équilibre, une union saine entre activités sportives et littéraires. On peut alors parler d’un esprit sain… dans un corps sain. Le but du sport ne réside pas uniquement dans les prouesses physiques, mais dans des dimensions plus profondes telles que la vertu de l'âme, le courage, l’humilité et la fraternité. Un grand sportif, ou héros, était loué par des livres, chansons, poésies pour ses valeurs et non forcément ses prouesses. Le sport est alors générateur de fiction littéraire, une fonction toujours présente aujourd’hui, rythmée par les faits historiques ou encore sociétaux.

Phénix olympique et Guerres mondiales


Dans les années 1880 et 1890, un phénix renaît de ses cendres, les Jeux grecs d’Olympie renaissent sous une forme connue par tous aujourd’hui, les Jeux olympiques. Cette fois, c’est la littérature qui ramène le sport dans les sociétés grâce à des ouvrages de Pierre de Coubertin concernant le lien entre sport et éducation ou de Gendry sur l'intérêt naissant pour le cyclisme. En 1894, c’est acté, les Jeux olympiques sont de retour. C’est alors dans un siècle marqué par les guerres et les conflits communautaires que le sport prend une dimension nouvelle, avec en fer de lance le journalisme pour instrumentaliser ces messages passés. Le sport est une source d’inspiration pour la littérature et les journalistes. Des romanciers se lancent alors dans des livres liés au sport, Pierre Assouline et son roman “Le nageur” retrace l’histoire du nageur juif Alfred Nakache, célèbre pour avoir été déporté et capable de participer aux JO de 1948 à Londres. On le surnomme alors, le “nageur d’Auschwitz”. D’autres histoires liées à ces guerres sont contées, “L’homme qui n’est jamais mort” d’Olivier Margot en fait partie. Cette fois, Matthias Sindelar, joueur de football autrichien des années 30, assassiné en 1939 pour avoir refusé de porter le maillot de l’Allemagne nazie, est honoré.


Différents acteurs, même passion


Entre sport et littérature, les acteurs de cette liaison sont multiples, il est possible d’avoir des écrivains sportifs, des anciens pratiquants de sports qui, par la suite, se sont adonnés à la littérature. L’exemple le plus connu reste Jean Giraudoux, recordman de France du 400 m ligne droite avec un temps de 50 secondes. On compte également sur les sportifs écrivains, ces anciens sportifs qui ont laissé leur domaine au plus haut de leur forme, Georges Carpentier en est l'emblème, lui qui fut le premier français champion du monde de boxe anglaise. D’autres ne sont pas d’anciens sportifs, mais ont cette affection pour ces activités, ils sont amateurs de sport et passionnés comme Paul Morand, ou des journalistes qui partagent eux aussi leur passion, on pense à Denis Lalanne ou Antoine Blondin. Tous permettent de prendre conscience qu’après des siècles et des siècles, le sport reste et demeura toujours un fait culturel, un réservoir inépuisable de récits de courages, d’honneur, de passion et de vertu. Que ce soit pour louer les exploits sportifs dans le journalisme ou les exploits moraux dans la dimension littéraire, une chose est sûre et certaine, la liaison entre le sport et la littérature connue dans la Grèce antique ne risque pas de s’éteindre de sitôt. À l’image de la flamme des Jeux olympiques, née des rayons du soleil des vestiges du temple d’Héra à Olympie, symbole d’un idéal de paix et d’unité entre les peuples.

Retour au blog

Laisser un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés.